Les fleurs sauvages de Méditerranée
Les fleurs sauvages de Méditerranée peuplent 4 biotopes distincts : le littoral, la basse-montagne, le maquis et la garrigue.
La principale spécificité du climat méditerranéen est la double peine d’avoir des étés chauds et secs.
Et si les éléments imposent leur loi, les fleurs sauvages de Méditerranée n’ont pas d’autre choix que de survivre.
Les fleurs sauvages du littoral méditerranéen
Entre soleil brûlant et sel marin, la fleur aurait pu capituler. Pourtant elle se bat et exige la vie.
La criste-marine (Crithmum maritimum), qu’on appelle aussi perce-pierre, s’accroche et survit dans les rochers du bord de mer. Harcelée par les sels marins, les vagues, les embruns et la sécheresse, elle pousse là où d’autres périraient. C’est une des rares plantes qui tolère le sel. L’eau est absorbé et stocké dans ses feuilles charnues, qui possèdent une couche protectrice pour se défendre de la salinité. Elle est comestible et a un goût citronné ! Elle fait partie de la famille des Apiacées, la famille des fenouil et des carottes.
Certaines plantes à fleurs vivent ici depuis toujours : c’est le cas de la barbe de Jupiter (Anthyllis barba-jovis), qui s’accommode des lames et de la mousse des vagues. Pour résister à la sécheresse, elles ont une particularité : elles sont velues, toutes douces, car recouvertes de poils. Ce sont ces poils qui protègent la tige et les feuilles de la sécheresse et de l’évaporation de l’eau. Elle est endémique de la région méditerranéenne et c’est une espèce protégée.
La posidonie (Posidonia oceanica) est une plante qui sort de l’océan il y a 475 millions d’années pour s’installer sur la terre avant de retourner dans la mer de ses ancêtres il y a environ 100 million d’années. Si on peut la confondre avec une algue il s’agit en vérité d’une vraie plante à fleurs, qui ne fleurit que tous les 7 ou 8 ans. Elle tire son nom du dieu grec de la mer Poséidon. Elle est désormais protégée car elle oxygène l’eau, elle est le poumon du jardin sous-marin, offrant un refuge et un garde-manger à la faune locale. La posidonie ne supporte pas l’eau moins salée que celle de Méditerranée.
Les fleurs sauvages du Maquis
À quelques kilomètres du littoral dans les terres, le maquis est le biotope méditerranéen par excellence. Il est issu de la dégradation de forêts de chêne liège et de chêne vert, sur un terrain siliceux.
Vous y rencontrerez forcément de la lavande papillon (Lavandula stoechas), des cistes à feuille de sauge (Cistus salviifolius L.), ou encore de la bruyère arborescente (Erica arborea).
Vous y rencontrerez également la clématite brûlante (Clematis flammula), appelée ainsi car il suffit de se frotter la peau avec les feuilles pour provoquer des rougeurs et des cloques, très irritantes. Les mendiants, jadis, savaient tirer parti de cette causticité : ils faisaient avec les feuilles des emplâtres qui provoquaient des ulcérations superficielles, censées susciter la générosité des passants.
Dans les territoires de la Méditerranée, les fleurs sont les déesses de l’eau. Ici l’eau vaut de l’or et sa gestion est capitale. Les immortelles (Helichrysum italicum) l’ont bien compris ! Elles vont chercher leur trésor liquide grâce à des racines souterraines très profondes qui vont capturer une eau rarissime, qu’elles gèrent avec une intelligence née de l’instinct vital.
Le ciste est la plante du feu. En effet, elle disperse ses graines grâce à la température du feu ! 80 % des graines vont germer à 150 degrés, sinon elle germe très peu, car il n’y aura que 5 % des graines qui germeront à température “ambiante”.
Les fleurs de ciste ne vivent que le temps d’une journée, parfois quelques heures.
Les fleurs sauvages de la garrigue
Un peu plus loin, la garrigue est plus rocailleuse et plus sèche encore que le maquis, et voit pousser ses fleurs sur un sol calcaire.
Comme son cousin le maquis, la garrigue à pour ancêtre les forêts. Ici les fleurs sauvages se battent encore et inventent l’autodéfense.
Une plante ne bouge pas, elle doit se défendre. Il y a plusieurs façons de le faire :
- par une défense physique, et on voit souvent en Méditerranée des plantes qui se protègent bien avec des épines.
- par une défense aromatique, comme le thym, le romarin et toutes les aromatiques, qui fabriquent des produits chimiques qui leur permettent de se défendre !
Le genêt quant à lui pique !
Il existe cinq espèces de thym de Provence différents : le thymol, le carvacrol, le linalool, le thujanol et le géraniol.
Les petites narcisses sont aussi très abondante dans la garrigue.
Les fleurs sauvages de basse-montagne
Barrême est le pays de la lavande. Dans le temps, il y avait une appellation d’origine contrôlée lavande de Barrême. C’est dans toute cette région que pousse cette lavande sauvage, vraie, officinale, à feuille étroite.
C’est un climat méditerranéen de montagne, il y a donc encore de la sécheresse en été mais aussi du froid en hiver. Les plantes qui y poussent sont adaptées à un climat de montagne dont la lavande est l’archétype.
La lavande fine (Lavandula angustifolia) est de la lavande sauvage qui pousse toute seule. Pratiquement plus personne ne la cueille aujourd’hui, alors que dans le temps tout le monde la cueillait pour la distiller. Parmi les deux espèces lavande à feuilles étroites et lavande à larges feuilles, il y en a une qui pousse au-dessus de 600 mètres et l’autre en dessous de 600 mètres. Il y a des endroits où elles s’interpénètrent, ce qui a donné des hybrides naturels entre les deux, qu’on appelle le lavandin. L’homme s’est rendu compte que les hybrides était beaucoup plus productives que les deux parents, et ont créé des hybrides artificiels. Ils sont beaucoup plus grands, ont de longs épis, et leur odeur est beaucoup plus camphrée. Ce n’est pas forcément désagréable mais ça n’a rien à voir avec la lavande fine, et c’est une usurpation de dénomination que de l’appeler lavande !
Lavande vient de lavare, qui veut dire laver . Après avoir lavé le linge, on utilisait souvent des fleurs de lavande pour le parfumer. C’est une plante qui est appréciée pour ses vertus odorantes, aromatiques bien sûr, mais aussi pour ses vertus médicinales. C’est une plante sédative, une plante calmante et une plante antiseptique. Elle a une essence qui a beaucoup de propriétés.
Si la lavande est l’un des symboles récurrents de la Méditerranée, des fleurs comme le mimosa ou la griffe de sorcière en sont d’autres emblèmes.
Fleurs sauvages envahissantes de Méditerranée
Ce sont des fleurs qu’on admire mais qui sont devenues de véritables enjeux pour la survie de leurs congénères. Ces fleurs viennent de loin : de Californie, d’Afrique du Sud, du Chili, ou encore d’Australie où l’on retrouve ce même climat méditerranéen. Installées depuis peu, elles sont redevenues sauvages, vivant un bonheur éclatant mais parfois envahissant !
Le mimosa (Acacia dealbata) est un symbole paradoxal de la Méditerranée. L’envahisseur débarque sur nos côtes au 19e siècle. Rapporté d’Australie par des explorateurs anglais, il a conservé ses gènes australs et ne fleurit qu’en hiver. Cantonné dans les jardins des riches demeures azuréennes, il s’est vite échappé pour répandre sa dorure parfumée sur le littoral provençal.
Le mimosa n’est pas arrivé seul et d’autres fleurs voyageuses se sont installées sans vergogne au bord de la mer. C’est le cas de la griffe de sorcière (Carpobrotus edulis), importée d’Afrique du Sud. Elle a des feuilles très charnues, dans lesquelles elle stocke l’eau . Le jus des feuilles de griffe de sorcières sert à soigner la dysenterie, les maux de gorge, les brûlures et quelques allergies cutanées. Malgré ce fort potentiel médicinal, cette fleur survivante pose de graves problèmes écologiques.
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